Lundi 27 février :
Belle journée (8h – 18h) consacrée à la découverte de la vallée du Draa entre Zagora et Agdz.
J’ai choisi de remonter la vallée en faisant des sauts de puces afin de m’arrêter aux plus beaux endroits mentionnés dans le guide, en marchant, en faisant du stop (pas évident compte tenu de peu de véhicules) et en prenant des taxis collectifs.
L'apparition des ksour est liée à l'émergence du pouvoir caïdal. Des villages fortifiés jalonnent alors les passages caravaniers et les bordures des oueds. Ensuite, apparaissent les kasbahs, véritables châteaux forts familiaux à plans rectangulaires munis de tours d’angles.
Durant l'Antiquité, le Drâa désignait, non pas une vallée, mais le plus long fleuve du Maroc. Formé par l'oued Ouarzazate et l'oued Dadès, il rejoignait l'Atlantique aux environs de Tan Tan.
Depuis, les eaux du Drâa n'atteignent l'océan que lors de crues exceptionnelles. Si le Drâa a perdu son statut de fleuve, la vallée qui porte son nom n'a, elle, rien perdu de sa superbe.
Bien que l'oued Drâa commence à Ouarzazate, il reste invisible sur plus de 60 km, taillant son chemin dans la croûte terrestre. Il faudra se rendre à Agdz pour découvrir le cours d'eau et le début de la palmeraie. Ce petit village marque le véritable début de la vallée du Drâa.
Premier arrêt à TISSERGATE où je découvre un ksar du XIII ème siècle, habité par une cinquantaine de familles. J’y visite le musée des Arts et traditions (20 Dr) où j’apprend que l’instrument vu dans les environs de Tata s’appelle un Tanassa et servait à mesurer le temps d’irrigation. Depuis l’arrivée des montres, rares sont ceux qui continuent à l’utiliser.
Troisième arrêt à la kasbah des OULED OTHMANE d’où je découvre depuis les terrasses supérieures de belles vues sur l’immense palmeraie qui longe toute la vallée.
Oulad (ou ouled) signifie "enfants de". Othmane (Uthmân, Osman...) est un prénom arabe.
Les Othmane sont une famille issue des Oulad Yahya, tribu qui se serait installée puis sédentarisée dans la vallée du Drâa vers le 17ème siècle. Au début du 19ème siècle, le cheikh Othmane Ben Masoud fait avaliser sa position auprès du Makhzen dont la préoccupation face à l’intervention Européenne incite à renforcer l’emprise des cheikhs et caids locaux dans les régions lointaines, dont le Drâa.
Des vestiges de fortifications toujours visibles dans la palmeraie indiqueraient qu’Oulad Othmane devait être un ksar. Une des tours domine encore les jardins. Au début du 18 ème siècle, le Drâa aurait tout emporté décidant ainsi l’implantation du bourg et sa kasbah sur le site actuel.
Chargée de défendre et d’accueillir, cette puissante forteresse du 18 ème siècle est idéalement implantée entre palmeraie et douar.
En continuant vers le village suivant je tombe sur des ouvriers en train de construire un muret en pisé selon les techniques anciennes et m'arrête visiter un petit riad transformé en hôtel.... L’hôtel est l’une des anciennes kasbah du village, restaurée selon les techniques et avec les matériaux traditionnels.
Quatrième arrêt au ksar de TAMNOUGALT
Tamnougalt est un ksar, c’est à dire un ensemble de maisons en pisé et de kasbah entouré d’un rempart percé de portes qui permettaient de contrôler l’accès à la ville pendant les périodes de troubles politiques.
On pénètre dans le village par une de ces quatre portes pour atteindre la place principale, cœur
économique et social du village, où l’on se retrouvait aussi bien pour tenir le souk que pour participer à des festivités traditionnelles.
La Kasbah de Tamnougalt, forteresse du 16 ème siècle, est l'une des plus anciennes du sud marocain. Elle servait de citadelle à la tribu des Mezguita qui contrôlait l’entrée de la vallée du Draâ à une époque où les rivalités entre tribus berbères étaient vives.
Tamnougalt était un carrefour important sur la route caravanière entre Marrakech et Tombouctou et servait de plaque tournante au commerce de l’or et autres denrées pré-cieuses. Les caravanes des nomades venaient y faire du commerce, transportant l’or en provenance du Soudan.
On peut y voir les vestiges de l’ancien souk, la porte d’entrée pour les caravaniers (qui mène à l’auberge) et l’ancien quartier juif (les commerçants juifs ayant été au centre de ces échanges dès le XVIIe siècle) .
En passant devant la mosquée, je tombe sur un rassemblement d’une cinquantaine d’hommes venus honorer la mémoire d’un mort. Je suis convié à partager un excellent tajine aux abricots et amandes.
Je me dirige ensuite au sommet d’un promontoire où un fort abandonné offre encore une jolie vue sur les environs, la palmeraie, le nouveau village….
Je suis à à 6 kms d’Agdz et j'y arrive vers 16h.
Agdz est situé à environ 65km au sud de Ouarzazate, et 92km au nord de Zagora. Agdz qui signifie "lieu de repos"se trouve sur l'ancienne route des caravanes reliant Marrakech à Tombouctou.
Capitale de la région de Mzgita au nord de la vallée du Drâa pendant longtemps, elle a joué un rôle économique important.
Le temps de boire un café, de faire une photo d’une façade de boutique de tapis.
Et me voici dans un bus en partance pour Zagora où j’arrive après 1h45 de route.
Pour en savoir plus sur la vallée du Draa, cliquez ICI
Sur la route du retour |
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