FES - SEFROU

21èm jour (Mardi 29 avril) :

Départ de l'hôtel à 9h en petit taxi (5Dr) jusqu'à l'arrêt des grands taxis pour Sefrou (11 Dr / 35 mn). Sefrou est  à 28 km de Fès.

Arrivée à Sefrou à 10h. Je me dirige vers la médina, située juste en face de la place où s'arrêtent les taxis. Je rentre par la porte principale Bab Ben Oumar et me mets en quête d'une guest house.

Un guide local, Said, rencontré en chemin me confirme qu'il n'y a pas de guest house à Sefrou, seulement 2 maisons d'hôtes, trop chères pour mon budget. Même dans la ville nouvelle je ne trouverai pas à me loger. Il me propose une chambre chez lui. N'ayant pas d'autre alternative j'accepte de le suivre.

Après un bon quart d'heure de marche, j'arrive à  la maison familiale et m'installe dans sa chambre qu'il veut bien me louer pour 100 Dr après négociation.
La chambre est très sommaire avec un simple cabinet de toilettes d'une saleté repoussante.

Je ne m'attarde pas et ressors pour aller visiter la médina en entrant par la même porte qu'en arrivant.

Sefrou signifie le lieu de la cachette ("Assefrou" en langue Amazigh, "As"=lieu et "efrou"= cachette).

Elle est traversée par une rivière qui s'appelle l'oued Agay, la "rivière de la tribu".
La tribu, ce sont les Ihinagènes qui peuplaient la région de l'Oued Aggay avant l'arrivée des juifs et des arabes au Ier et au VIe siècle. Il y a une cascade à visiter et des lacs. La ville est connue pour sa fête des cerises au début du mois de juin, qui dure trois jours.

J'arrive à un petit pont que je franchis pour pénétrer dans le mellah, l'ancien quartier juif, six cents ans d'existence, complètement en ruine. La communauté juive a été forte de plusieurs milliers d'âmes, jusqu'au départ massif des années 1950-1960.

Voir Sefrou vers 1916 : http://www.marocantan.com/sefrou/

La ville ancienne est entourée d'un rempart d’un kilomètre et demi, elle possède plusieurs portes qui donnent accès aux différents quartiers de la médina. Des ponts voûtés franchissent l'oued Agay.

Plus loin j'aperçois des cigognes nichant au sommet de relais téléphoniques ou de minarets.

Puis c'est l'habituel balade dans le souk et son lot de découvertes comme ces pattes de vaches qui serviront à alimenter les hammams de la ville, ces têtes de chèvres coupées, de jolies portes pour compléter ma collection, des fruits que je n'avais pas encore vu, appelés ici fraises blanches, des compositions très kitchs qui servent à l'occasion des mariages, des décors peints sur les façades de certaines maisons, un foundouk où se sont installés des menuisiers et au rez de chaussée et des hommes qui filent la laine à partir d'un étrange matériel.

Je sors ensuite de la médina pour me rendre aux cascades situées à une vingtaine de minutes à pied. 

Agréable balade dans la campagne qui me permet de découvrir un joli point de vue sur la ville
en revenant par un autre chemin.

13h30 : Retour à ma chambre pour m'accorder une pause. Said m'apporte un plat de mouton préparé par sa mère.

15h : Je repars en direction de l'arrêt des grands taxis et monte aussitôt dans un taxi qui va sur Bhalil, petit village situé à 4 km (3 Dr), réputé pour ses habitations troglodytes, et pour son authenticité. Bhalil signifie en arabe "le charme de la nuit ".

A cette heure le village est bien calme et je ne rencontre que des femmes par groupes de 2 ou 4, qui confectionnent des boutons de soie dehors sur le pas de leurs portes.
Activité qui occupe quasiment toutes les femmes du village dont Mama Aicha qui habite une maison troglodyte qu'on trouve en grand nombre dans la région.

Belle balade sur les hauteurs en faisant le tour du village.

Retour sur Sefrou (après y avoir passe une bonne heure dans ce charmant village) en bus cette fois (3 Dr).
Je retourne dans la médina prendre d'autres photos.

Je m'arrête au Dar Attamani, une des deux maisons d'hôtes, une très vieille maison d'un rabbin construite à l'extérieur du mellah et achetée par un français il y a une dizaine d'année.  http://www.darattamani.com/

Avant de retourner à ma chambre je passe au hammam et me fais faire un nouveau massage. Pour se faire il faut apporter une serviette, un maillot de rechange, un gant de crin et du savon noir qui se présente sous la forme d'une pâte gélatineuse et que l'on peut se procurer aux abords des hammans. Un gant coûte entre 5 et 10 Dr et j'avais acheté pour 2 Dr de savon (assez pour au moins 5 massages).

Après avoir payé l'entrée (10 Dr) on vous remet 2 seaux (et une coupelle en plastique) portant le numéro du casier où l'on dépose ses affaires.

On commence dans une pièce très chaude, humide et sombre. On se couche à même le sol (d'où le risque de mycoses, bien que le masseur commence toujours par jeter un plein seau d'eau sur le sol). Il se charge de remplir les seaux en variant les températures de l'eau en puisant dans un réservoir d'eau bouillante et un autre d'eau fraiche.

Le massage se termine au gant de crin par un gommage qui ôte les peaux mortes et on se retrouve avec une peau de bébé. On ressort en passant par des salles de moins en moins chaudes.

Les hammams se reconnaissent à leurs cheminées noircies par la suie. Ce sont de gros consommateurs de bois (environ 300 tonnes par an, pratique en partie responsable de la déforestation (la forêt marocaine perdant 30 000 hectares chaque année. C'est pour cette raison qu'on ajoute toujours des pattes de vaches qui se consument bien plus lentement.

PLUS : ICI

Une fois de retour à ma chambre je commence à bosser pour le blog mais je suis interrompu par Said avec qui je reste discuter un moment.

Pour en savoir plus sur Sefrou, cliquez ICI

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