55èm jour (Lundi 2 juin) :
Réveillé à 7h je suis déjà au "Lagon" pour y prendre le petit dej avant 8h. La rive ouest, couverte de dunes, qui se trouve face à moi me rappelle un peu le paysage d'Assouan avec ses quelques mausolées, manquent juste les felouques.
A 10h, Alain et Stéphanie me rejoignent et nous quittons l'hôtel vers 11h. Ils remontent sur Tanger avant de rentrer au pays et se sont proposés de me déposer à Larache après un arrêt visite du site de Lixus.
LIXUS
Une petite heure de route et nous arrivons au site. Entrée gratuite.
Le site est très étendu (62 ha dont seulement 10% a été fouillé). Rares sont les touristes qui doivent le visiter. Il faut dire qu'on est loin de l'intérêt de Volubilis mais la balade parmi les ruines est très agréable car les fleurs (à dominante jaune) y sont omniprésentes.
"C'est un site archéologique de réputation internationale. Ce fut un port carthaginois et romain, sur l'autre rive du fleuve Loukkos. La chronologie du site s’échelonne, dans l’état actuel de la recherche, de l’époque phénicienne (VIIIème s. Av. J.-C.) au XIIème siècle après J.-C.
Lixus s’étend sur une superficie d’environ 75 hectares. Les zones fouillées constituent environ 20 % de la superficie totale du site. Les monuments sont souvent conservés sur des hauteurs allant de 50 cm à 3 mètres. 80 % du site restent à explorer.
Lixus est construite sur une colline qui domine toute la vallée et offre une vue superbe sur les méandres du fleuve et les marais salants. Le site est à environ 3 km de l'Océan et de l’embouchure de l’oued Loukkos. Au nord, Lixus est entouré de collines qui elles-mêmes sont bordées au nord et à l’est d’une forêt de chênes liège. Il est inclus dans le périmètre urbain de la ville de Larache .
C'est ici, dans le jardin des Espérides, qu'Hercule a cueilli les pommes d'or, accomplissant le onzième des douze travaux de la Légende.
Le site a été fouillé de façon continue de 1948 à 1969. Dans les années soixante, il a été assez bien mise en valeur grâce à quelques restaurations et consolidations. En 1989, suite au colloque international qui a réuni de nombreux savants, historiens et archéologues de la Méditerranée autour de l’histoire et l’archéologie de Lixus, le site a été en partie clôturé. Un énorme travail a été entrepris sur l’étude des mosaïques du site qui constituent un très riche ensemble.
Outre les vestiges intéressants à découvrir telles les mosaïques dont une de soixante mètres représentant le Dieu Neptune, les ensembles monumentaux actuellement dégagés sont :
- Une enceinte
- Le quartier des temples où l’acropole comprend plusieurs temples antiques, des thermes d’époque romaine, une maison d’époque islamique et une mosquée.
- Un théâtre-amphithéâtre et des thermes
- Un quartier d’habitat d’époque romaine
- Un quartier d’habitat d’époque pré-romaine
- Un ensemble industriel d’usines de salaisons (l’un des plus importants de l’occident méditerranéen).
La dernière grande découverte date d'Août 99 : les restes d'une ferme romaine dont la construction remonterait au 1er siècle et dont l'activité serait liée à la culture de l'olivier ou de la vigne."
Plus : sur Wikipedia
Après être passés devant les vestiges d'une entreprise de salaison de poisson avec plus de 100 bassins, les inévitables thermes, le théâtre romain du 1° siècle, on arrive au sommet où se trouve le quartier des habitations et celui des temples.
De là une superbe vue s'offre à nous sur la ville de Larache, les méandres de l'oued Loukkos, les marais salants et l'océan, qui à elle seule justifie la visite.
"La Société Marocaine d’Archéologie et du Patrimoine s’intéresse à la valorisation du site. Elle a, entre autres actions, empêché la construction d’un ensemble industriel en contrebas, dans une zone archéologique non encore dégagée et qui pourrait être le port de la ville. Lixus est propriété de l’Etat, une zone archéologique protégée par la loi sur le patrimoine archéologique et naturel."
Un musée en cours d'aménagement devrait bientôt ouvrir et il sera peut être possible d'y voir les quelques mosaïques actuellement à l'abri au musée de Tetouan après que des vandales aient endommagé l'une d'elles.
Lors de mes visites de musées j'ai souvent vu des objets provenant des fouilles menées à Lixus (fondée par Phéniciens et annexée par les Romains en 40 ap JC.) attestant que cette cité était l'un des plus grands ports industriels du bassin Méditerranéen. Les zones fouillées constituent environ 20 % de la superficie totale du site. Espérons que les fouilles à venir réserveront de belles surprises et que Lixus deviendra un site archéologique de toute première importance à l'égal de Volubilis.
Vers midi, on en repart et Alain et Stephanie me déposent quelques minutes plus tard à l'entrée de la médina de Larache (située à 4 km de Lixus).
On se quitte après avoir passé un excellent moment en se promettant de se revoir un de ces 4.
"Des documents portugais du xve siècle citent Larache comme le port majeur du Maroc. Mais en 1491 les Portugais de Assilah et Tanger dépeuplèrent la ville, qui reste vide jusqu'à être reprise par le sultan de Fès, Mohamed es Said ech Sheik, qui bâtit une forteresse au-dessous du fleuve Loukkos et fortifia le port.
Pendant longtemps, les tentatives de conquête par les Portugais, les Espagnols et les Français échouèrent. La Kasbah, bâtie en 1491, devint une forteresse des pirates. Enfin, les Espagnols prirent la ville en 1610, en la tenant jusqu'au 1689. Moulay Ismail la reprit en 1689. En 1765, la ville subit une importante attaque française avec une tentative de débarquement.
De 1911 à 1956, Larache faisait encore partie du Maroc espagnol."
Je passe la porte menant à l'intérieur de la médina près de laquelle se trouve la pension El Watan. Une adresse réservée aux routards super fauchés pas trop regardant sur l'hygiène (il n'y a même pas de douche d'après le guide du routard et les chambres se présentent sous la forme d'alcôves monacales de 1 à 3 lits à 30 Dr, un record).
Puisque ces propos n'émanent pas de moi, ça veut dire que je suis arrêté avant d'y parvenir par un certain Hassan, propriétaire de "La Maison Haute", une maison d'hôtes mentionnée aussi dans le guide mais dans la catégorie Chic et Charme.
J'accepte de le suivre car c'est à deux pas mais en me disant que mes finances m'empêcheront d'y rester. On commence par discuter après que le propriétaire m'ait fait visiter sa maison.
Un endroit enchanteur avec de nombreuses chambres aménagées avec goût, au charme désuet, une terrasse avec une vue superbe et une impression de se sentir rapidement comme chez soi.
L'hôtel
Les parties communes
La terrasse
Vous l'aurez deviné, je craque d'autant plus qu'Hassan me laisse choisir la chambre que je préfère sur la base de 100 Dr par nuit, petit déjeuner compris (à condition d'y rester 4 nuits). Un vrai cadeau quand on sait que les chambres sont à 55 €. Je choisi carrément un appartement avec salon et accès à une terrasse privée.
Ma chambre et ses parties privatives
D'autres chambres
Hassan et son employée
Evidemment l'hôtel (que l'on trouve sur le site TripAdvisor) dispose de la wifi (dont je peux profiter dans le joli salon central éclairé par une petite verrière).
Comme il me reste 10 jours et deux étapes avant Tanger (Larache compris) ça tombe pile poil car je suis tombé immédiatement sous le charme fou de cette ville. En plus une plage superbe accessible en bateau à deux pas de la médina. Pas étonnant que Jean Genet y soit reste 6 ans. Hassan était d'ailleurs un de ses meilleurs amis. Je reviendrai sur Jean Genet qui est enterré dans le cimetière espagnol, une visite que je ne manquerai pas. Pour le moment un seul autre client, un sud Coréen.
En résumé, un rythme de vie bien différent de celui que je mes suis imposé jusqu'ici et une envie de profiter tranquille de cette étape sans la moindre contrainte.
A 17h, bien que le temps ne presse pas, je sors pour profiter d'une belle lumière et prendre mes premières photos.
Je commence par visiter la pension El Watan. Quelques chambres de 5 mètres carré réparties autour d'un patio plutôt agréable. Il n'y a que des Marocains et je ne regrette pas mon choix.
Je sors de la médina, traverse la place de la Libération, qui s'appelait "place d'Espagne" avant l'indépendance, place centrale bordée de belles demeures aux façades hispano-mauresques dont certaines sont encore en cours de réfection.
J'emprunte quelques rues de la ville nouvelle et
atteins rapidement le front de mer.
Je me dirige vers un joli bastion faisant office de toilettes publiques et constate que les détritus ne manquent pas dans ce secteur de la ville.
On
découvre une bien jolie vue sur l'oued Loukkos, la plage et le port.
Puis je rentre dans la médina. "L'actuelle médina s'est construite du XV ème au XVIII ème siècle avec plusieurs portes d'accès dont quelques unes sont conservées et plusieurs niveaux de remparts." |
Je me balade au petit bonheur dans les ruelles où la couleur bleue domine. Les gens que je croise sont tous d'une grande gentillesse.
Retour à l'hôtel à 19h en repassant par le centre ville et achat de bière dans un wine shop (11 Dr la Stork. Aucun problème pour en consommer librement à l'hôtel, Hassan étant extrêmement sympathique.
Achat de chips, de cacahuètes et de noix de cajou et un apéro bien sympa en arrivant dans "mon appartement" en rédigeant ce texte.
Première impression très positive et confirmation que Larache est l'étape idéale pour une petite pause de quelques jours. Pas grand chose à voir mais c'est très bien ainsi car je vais pouvoir vraiment prendre le temps de me la jouer cool.
La maison d'hôtes est "complet" ce soir et j'y dîne en compagnie de quatre français (un couple et deux jeunes filles) et de Hassan qui nous parle de son pays.
Les repas servis à la maison d'hôtes ne coûtent que 50 Dr et Hassan nous offre même du vin ce soir (du CP rose, meilleur que le rouge que j'avais testé à Rabat).
Pour en savoir plus sur Larache, cliquez ICI
very nice spot
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